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La peinture en question... Il n'y a rien avant : Pas de modèle, pas de sujet. Quand le travail commence, je préfère ne pas avoir d'idée préconçue de ce que je vais entreprendre. Tout se passe dans la rencontre avec la nouvelle toile, le nouveau format. Je change volontairement de dimension à chaque fois, pour ne pas standardiser mon écriture. Puis vient le mélange des couleurs, le tracé des premières lignes et leurs associations. C'est à ce moment précis que les choses les plus intéressantes ont lieu. Il n'y a rien après, pas de sens caché, de symboles, de moralité, la fable est tout entière dans le temps de son exécution, la peinture dictant la conduite à adopter jusqu'à la fin du tableau. Il ne s'agit pas de copier la réalité, mais d'apporter son point de vue sur cette réalité. Le tableau devient une image poétique. Le sujet ne domine plus. J'utilise la matière, la transparence, l'opacité, la ligne, dessinant un chemin dans la couleur répartie dans des formes plus ou moins géométriques, qui semblent se prolonger les unes dans les autres, pou r parfois se perdre dans un flou orangé ou bleuté. C'est une construction de labyrinthe, qui nous entraîne on ne sait où. L'abstraction et l'importance de la couleur sont apparus comme une évidente nécessité, offrants une liberté et une diversité infinie.